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Poesia italiana
Poesia in lingua
Questa rubrica è aperta a chiunque voglia
inviare testi poetici inediti, purché rispettino
i più elementari principi morali e di decenza...
poesie di Erika Gherardotti,
Valentina Meloni,
Manuela Léa Orita
Recensioni
In questo numero:
- "Apologia del perduto" di Lorenzo Spurio e
Massimo Acciai
- "Quando sorride il mare" di Floriana Porta,
nota di Massimo Acciai
- "Poetikanten", poesie dei Poetikanten
- "L'apostolo dell'eresia" di Iuri Lombardi
- "Fino all'ultimo respiro" di Rebecca Domino
- "Come lacrime nella pioggia" di Sofia Domino
- "La disfatta" di Salvatore Scalisi
Articoli
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A la mémoire de Mioara Cremene
(1923-2014)
une courte biographie
Manuela Leahu
Née le 6 septembre 1923, à
Bucarest, en Roumanie, Mioara Créméné (pseudonyme de
Maria-Elena Gorea) est écrivaine, poétesse,
essayiste, scénariste, traductrice, s'exerçant à
presque tous les styles. Son grand-père maternel, B.
Branisteanu est également journaliste, mémorialiste,
directeur et propriétaire du journal bucarestois "
Adevarul ".
Après la Deuxième Guerre Mondiale, elle s'est
inscrite au Conservatoire, étant l'élève de Victor
Ion Popa. En parallèle, elle suit également des
études de psychologie et de pédagogie à l'Université
de Bucarest, où elle a comme professeur le
sociologue Dimitrie Gusti. Elle débute dans les
années 50, dans des revues roumaines (Tribuna
poporului, Rampa, Fapta, Contemporanul,
Arici-Pogonici, Gazeta literara, etc.) où elle
occupe diverses fonctions. Elle devient membre de
l'Union des Ecrivains Roumains, après l'interdiction
d'écrire pendant 5 ans en Roumanie.
Elle prend la décision d'émigrer en France, en 1969,
avec son mari, le cinéaste et directeur d'image,
Jean-Serge Huzum, invités tous les deux par le
directeur du Centre de Recherches Audiovisuelles de
Paris, Pierre Schaeffer. Elle écrit le scénario du
film "Métropoème", réalisé ensemble avec son mari,
qui sera récompensé à Cannes en 1970 par "La
Quinzaine des Réalisateurs". Elle écrit plusieurs
scénarii pour les films de son mari, comme "Allée
des Brouillards", sur le peintre Maurice Utrillo.
Elle devient également membre de la SACEM.
Mioara Créméné a écrit en Roumanie principalement de
la littérature de jeunesse (poèmes et théâtre pour
enfants), moins touchée par la censure de l'époque:
"Buna dimineata, lume" en 1959 (Salut, vaste
monde!),"Orasul Dirlidong"(La ville Dirlidong),"Adevarul
si inima" en 1966 ( La vérité et le coeur),"Versuri
de spus cu ghitara" en 1967 (Vers à dire, avec
guitare), "Marirea si decaderea planetei Globus",
roman SF, Ed. Tineretului,1968 (La grandeur et la
décadence de la planète Globus, Ed. de la jeunesse),
qui obtient le prix de l'Union des Ecrivains
Roumains pour la littérature de jeunesse.
En France, elle continuera sa carrière de poétesse
:"9+1"(Paris, L'Expression latine, 1981),"Poèmes
byzantins"(Le Méridien, 1987), "Poeme în exil/Poèmes
en exil", éd. Bilingue (Ed. Gutenberg, Bucarest,
1994).
Elle publie à nouveau en Roumanie, après 1989. Parmi
ses recueils de poèmes: "Soapte si strigate"(
Murmures et cris), Ed. Vinea, 2008, "Poemele
nemiscarii"(éd. parue également en français, "Poèmes
de l'immobilité", Ed. Vinea, 2013).
Les critiques littéraires roumains et l'essayiste
belge, Dumitru Micu, Octavian Soviany, Guy de
Bosschère analysent à deux époques différentes ses
poèmes. Dumitru Micu la considère un poète des
gestes quotidiens. Octavian Soviany observe une
vision rétrospective de la poétesse, qui se fixe
obstinément sur le passé, proposant des promenades
nostalgiques dans le musée de la mémoire, donnant
des leçons de mélancolie.
Dans son volume de poèmes "Poeme în exil/Poèmes en
exil"(éd. Gutenberg, 1994), Mioara Créméné redonne
sa réplique poétique aux grands repères de la
lyrique roumaine (la ballade "Mioritza", les poèmes
d'Arghezi), en étalant avec grand art tout un jeu
savant de masques de l'auteur et du traducteur (roumain-français),
la poétesse ne donnant pas une traduction proprement
dite, mais offrant, à chaque fois, des variantes,
versions, variations sur le même poème d'origine.
Dans une interview, la poétesse choisit le livre qui
la caractérise le mieux, après toute une vie d'écrivain
: "Soapte si strigate"(Murmures et cris).
Toujours, le critique et l'écrivain roumain Octavian
Soviany réalise une analyse pertinente de ses deux
romans " Marirea si decaderea planetei Globus" et de
"Odioasa crima din Carpathia",Ed. Cartea Româneasca,
1995 (L'Odieux crime de Carpathie), en les
catégorisant comme des romans idéologiques, ainsi
que de ses essais "Iisus sau provocarea prin moarte:
convorbiri initiatice: Paris, 1989-2009"( Ed. Vinea,
2011, "Jesus ou la provocation par la mort:
Conversations initiatiques: Paris, 1989-2009"), où
il observe que Mioara Créméné en reprenant l'analyse
du livre de Daniel Massé, "L'énigme de Jésus",
privilégie plutôt les hypothèses et pas les
certitudes qu'ont les chrétiens. Dans son livre de
conversations initiatiques, sa thèse principale, en
analysant le personnage historique qui a été Jésus,
est que, finalement, il n'y a pas un fait historique
absolu, tout est voué à l'interprétation et en
soulignant ainsi, le caractère fictionnel de l'histoire.
Parmi ses essais publiés les dernières années en
France et en Roumanie: "La seconde initiation
maçonnique du marquis Nicolas de Condorcet", éd. Le
Maillon, 1989),"La ce foloseste Parisul ? : evocari
si dileme din exil, en collaboration avec Mariana
Sipos (Paris à quoi sert-il? : évocations et
dilemmes de l'exil ), ed.Universal Dalsi,2000,"Dictionarul
initiatic al Ordinelor cavaleresti"("Le dictionnaire
initiatique des Ordres de Chevalerie", Ed. Universal
Dalsi, Bucarest, 1998), etc.
Elle écrit aussi deux romans, plutôt "alimentaires",
publiés en France en collaboration avec son fils,
Adrien Créméné (" Charmes d'amour en Roumanie ", "
Le dernier prince des Carpathes "), un recueil de
nouvelles "Amintiri din orasul de pâcla" (Histoires
de la ville des brouillards, éd. Universal Dalsi,
2002),où elle reprend certaines nouvelles publiées
dans les années 50 en Roumanie et une pièce de
théâtre, toujours à quatre mains avec son fils,
publiés en Roumanie: "Penthésilée à Troie"(Ed.
Cartea româneasca, 1996).
Comme traductrice de l'allemand, elle traduit en
roumain, à la fin des années 80-début des années 90,
le dramaturge Heinrich von Kleist (1777-1811)(2 vol.,
Ed. Minerva, Biblioteca pentru toti- éd. "La
bibliothèque pour tous").
Elle reçoit la Croix de l'Ordre des Arts et des
Lettres, pour le scénario du film "Allée des
Brouillards".
Elle va s'éteindre le 18 avril 2014 à Eu (France),
d'une crise cardiaque, à l'âge de 90 ans, mais
jusqu'au dernier moment, comme écrit l'écrivain
roumain Octavian Soviany, " elle a manifesté une
vitalité spirituelle à envier ".
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